Quintilienne. Leur amour fraternel a sauvé leur nom de l’oubli, et l’a rendu cher à la postérité. Leurs études, leurs occupations, leurs emplois, leurs plaisirs étaient les mêmes : jouissant tous deux d’une fortune considérable, ils ne conçurent jamais l’idée de séparer leurs intérêts. Il existe encore des fragmens d’un ouvrage qu’ils ont composé ensemble[1] ; enfin, dans toutes les actions de leur vie, leurs corps paraissaient n’être animés que par une seule âme. Les Antonins, qui chérissaient leurs vertus et se plaisaient à voir leur union, les élevèrent dans la même année à la dignité de consul. Marc-Aurèle leur donna dans la suite le gouvernement de la Grèce, et leur confia le commandement d’une armée, à la tête de laquelle ils remportèrent une victoire signalée sur les Germains. La cruauté propice de Commode les unit enfin dans une même mort[2].
Perennis, ministre.
Après avoir porté la désolation dans le sein des premières familles de la république, le tyran tourna toute sa rage contre le principal instrument de ses
- ↑ Cet ouvrage traitait de l’agriculture, et a souvent été cité par les écrivains postérieurs. Voyez P. Needham, Prolegomena ad Geoponica, Cambridge, 1704, in-8o, p. 17, seqq. (Note de l’Éditeur.)
- ↑ Casaubon a rassemblé dans une note sur l’Histoire Auguste, beaucoup de particularités concernant ces illustres frères. Voyez son savant Commentaire, p. 94 (*).
(*) Philostrate, dans la Vie du sophiste Hérode, dit que les Quintiliens n’étaient pas d’anciens citoyens romains, mais qu’ils étaient d’origine troyenne. Voyez le Comm. de Casaub., précité. (Note de l’Éditeur.)