amis et des ministres de Marc-Aurèle ; et lorsqu’on vint l’éveiller au milieu de la nuit, pour lui apprendre que le chambellan et le préfet du prétoire l’attendaient à sa porte, il les reçut avec une ferme résignation, et les pria d’exécuter les ordres de leur maître. Au lieu de la mort, ils lui offrirent le trône du monde : Pertinax refusa d’ajouter foi à leurs paroles ; enfin, convaincu que le tyran n’existait plus, il accepta la pourpre avec la sincère répugnance d’un homme instruit des devoirs et des dangers du rang suprême[1].
- ↑ Selon Julien (dans les Césars), il fut complice de la mort de Commode.
Capitolin nous a conservé, mérite d’être rapporté ; il nous donnera une idée des mœurs et de la forme du gouvernement dans ce siècle. Pertinax fut : 1o. centurion ; 2o. préfet d’une cohorte en Syrie et en Bretagne ; 3o. il obtint un escadron de cavalerie dans la Mœsie ; 4o. il fut commissaire pour les provisions sur la voie Émilienne ; 5o. il commanda la flotte du Rhin ; 6o. il fut intendant de la Dacie, avec des appointemens d’environ 1600 liv. st. par an ; 7o. il commanda les vétérans d’une légion ; 8o. il obtint le rang de sénateur ; 9o. de préteur ; 10o. il y joignit le commandement de la première légion dans la Rhétie et la Norique ; 11o. il fut consul vers l’année 175 ; 12o. il accompagna Marc-Aurèle en Orient ; 13o. il commanda une armée sur le Danube ; 14o. il fut légat consulaire de Mœsie ; 15o. de Dacie ; 16o. de Syrie ; 17o. de Bretagne ; 18o. il fut chargé des provisions publiques à Rome ; 19o. il fut proconsul d’Afrique ; 20o. préfet de la cité. Hérodien (l. I, p. 48) rend justice à son désintéressement ; mais Capitolin, qui rassemblait tous les bruits populaires, l’accuse d’avoir amassé une grande fortune en se laissant corrompre.