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son humiliation[1]. Julie Mæsa, sa sœur, reçut ordre de quitter Antioche et la cour : elle se retira dans la ville d’Émèse avec une fortune immense, fruit de vingt ans de faveur. Cette princesse y vécut avec ses deux filles, Soæmias et Mammée, toutes les deux veuves, et qui n’avaient chacune qu’un fils.

Éducation, prétentions et révolte d’Héliogabale,
connu d’abord sous les noms de Bassanius et d’Antonin.

Bassianus[2], fils de Soæmias, exerçait les fonctions augustes de grand-prêtre du soleil. Cet état, que la prudence ou la superstition avait fait embrasser au jeune Syrien, lui fraya le chemin au trône. Un corps nombreux de troupes campait alors près des murs d’Émèse. Les soldats, forcés de passer l’hiver sous leurs tentes, supportaient avec peine le poids de ces nouvelles fatigues, traitaient de cruauté

    nous mettent en état d’en juger, qu’elle conçut des projets ambitieux, et tenta de s’élever à l’empire. Elle voulait marcher sur les traces de Sémiramis et de Nitocris, dont la patrie était voisine de la sienne : Macrin lui fit donner l’ordre de quitter sur-le-champ Antioche et de se retirer où elle voudrait ; elle revint alors à son premier dessein, et se laissa mourir de faim. Dion, l. LXXVIII, p. 1330. (Note de l’Éditeur.)

  1. Dion, l. LXXVIII, p. 1330. L’Abrégé de Xiphilin, quoique moins rempli de particularités, est ici plus clair que l’original.
  2. Il tenait ce nom de son bisaïeul maternel, Bassianus, père de Julie Mæsa, sa grand-mère, et de Julie Domna, femme de Sévère. Victor (dans l’Épitome) est peut-être le seul historien qui ait donné la clef de cette généalogie, en disant de Caracalla : Hic Bassianus ex avi materni nomine dictus. Caracalla, Héliogabale et Alexandre Sévère portèrent successivement ce nom. (Note de l’Éditeur.)