Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 1.djvu/379

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vations sur les finances des Romains, depuis les beaux siècles de la république jusqu’au règne d’Alexandre Sevère, prouveront la vérité de cette remarque.

Impôts levés sur les citoyens romains.

La ville de Veïes, en Toscane, n’avait été prise qu’au bout de dix ans. Ce fut bien moins la force de la place que le peu d’expérience des assiégeans, qui prolongea ce siége, la première entreprise considérable des Romains. Il fallait aux troupes les plus grands encouragemens pour les engager à supporter les fatigues extraordinaires de tant de campagnes consécutives, et à passer ainsi plusieurs hivers autour d’une ville située à vingt milles environ de leurs foyers[1]. Le sénat prévint sagement les plaintes du peuple, en accordant aux soldats une paye régulière, à laquelle les citoyens contribuaient par une taxe générale établie sur les propriétés[2]. Après la prise de Veïes, pendant plus de deux cents ans, les victoires de la république augmentèrent moins les ri-

  1. Selon l’exact Denys d’Halycarnasse, la ville elle-même n’était éloignée de Rome que de cent stades, environ douze milles et demi, bien que quelques postes avancés pussent s’étendre plus loin du côté de l’Étrurie. Nardini a combattu, dans un traité particulier, l’opinion reçue et l’autorité de deux papes, qui plaçaient Veïes à Civita-Castellana : ce savant croit que cette ancienne ville était située dans un petit endroit appelé Isola, à moitié chemin de Rome et du lac Bracciano.
  2. Voyez les IVe et Ve livres de Tite-Live. Dans le cens des Romains, la propriété, la puissance et la taxe étaient exactement proportionnées l’une sur l’autre.