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HISTOIRE DE LA DÉCADENCE

le pays de Liège, le Luxembourg, le Hainaut, la Flandre et le Brabant. Après la mort de César, Auguste eut égard, dans la division de la Gaule, à l’établissement des légions, au cours des rivières et aux distinctions de provinces déjà connues dans ce pays, qui renfermait plus de cent états indépendans avant que les Romains s’en fussent rendus maîtres[1]. La colonie de Narbonne donna son nom au Languedoc, à la Provence et au Dauphiné. Le gouvernement d’Aquitaine s’étendait depuis les Pyrénées jusqu’à la Loire. Entre ce fleuve et la Seine, était située la Gaule celtique, qui reçut bientôt une nouvelle dénomination de la fameuse colonie de Lugdunum, Lyon. Au-delà de la Seine était la Belgique, bornée d’abord seulement par le Rhin ; mais, quelque temps avant le siècle de César, les Germains, profitant de la supériorité que donne la bravoure, s’étaient emparés d’une partie considérable de la Belgique. Les empereurs romains saisirent avec empressement une occasion favorable aux prétentions de leur vanité ; et la frontière du Rhin, qui s’étendait depuis Leyde jusqu’à Bâle, fut décorée du nom pompeux de Haute et Basse-Germanie[2]. Telles étaient, sous les Antonins, les six provinces de la Gaule, la Narbonnaise,

  1. Cent quinze cités paraissent dans la Notice de la Gaule : on sait que ce nom était donné, non-seulement à la ville capitale, mais encore au territoire entier de chaque état. Plutarque et Appien font monter le nombre des tribus à trois ou quatre cents.
  2. D’Anville, Notice de l’ancienne Gaule.