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gèrent l’invasion de la frontière de Perse. Les Sarrasins furent repoussés avec perte au passage de l’Euphrate : ils châtièrent à la vérité l’insolence des mages ; mais le reste de leurs forces se borna ensuite à errer dans le désert de Babylone.

Bataille de Cadésie. A. D. 636.

L’indignation et la crainte des Persans suspendirent pour un moment leurs querelles intestines. Arzema leur reine fut déposée, de l’avis unanime des prêtres et des nobles : c’était le sixième des usurpateurs qu’on avait vus s’élever et disparaître dans l’espace de trois ou quatre ans, depuis la mort de Chosroès et la retraite d’Héraclius. On donna sa couronne à Yezdegerd, petit-fils de Chosroès ; et la coïncidence d’une période astronomique[1] a marqué d’une manière mémorable l’époque où s’accomplit la chute de la dynastie des Sassaniens et de la religion de Zoroastre[2]. Le nouveau roi n’avait que quinze

  1. Un cycle de cent vingt ans, à la fin duquel un mois intercalaire de trente jours tenait lieu de notre année bissextile, et rétablissait l’intégrité de l’année solaire. Dans une révolution de quatorze cent quarante ans, cette intercalation s’appliquait successivement du premier au douzième mois ; mais Hyde et Fréret discutent la grande question, si douze cycles, ou seulement huit, s’accomplirent avant l’ère de Yezdegerd, que tout le monde place au 16 de juin A. D. 632. Avec quelle ardeur les Européens examinent les points d’antiquité les plus éloignés et les plus obscurs ! (Hyde, De religione Persarum, c. 14-18, p. 181-211 ; Fréret, Mém. de l’Académie des inscriptions, t. XVI, p. 233-267.)
  2. L’ère de Yezdegerd du 16 juin 632, tombe au cin-