Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 10.djvu/212

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toutes composées de cavalerie, pouvaient recevoir indifféremment le nom de syriennes, grecques ou romaines ; syriennes, à cause du lieu d’où elles étaient tirées ou du théâtre de la guerre ; grecques, à raison de la religion et de la langue de leur maître ; et romaines, d’après l’imposante dénomination que profanaient toujours les successeurs de Constantin. Werdan, monté sur une mule blanche, ornée de chaînes d’or et environnée de drapeaux et d’étendards, traversait la plaine de Aiznadin, lorsqu’il aperçut un guerrier farouche et à demi nu qui venait reconnaître l’ennemi ; c’était Derar, conduit par le fanatisme de son siècle et de son pays, qui peut-être a exagéré cette action de valeur. La haine du christianisme, l’amour du pillage et le mépris du danger, formaient les passions dominantes de l’audacieux Sarrasin ; la vue de la mort n’ébranlait jamais sa confiance religieuse, ne troublait jamais sa tranquille intrépidité, ne pouvait même jamais suspendre les saillies naturelles et plaisantes de sa gaîté martiale ; par son audace et sa prudence, il venait à bout des entreprises les plus désespérées. Après avoir couru des hasards sans nombre, après avoir été trois fois entre les mains des infidèles, il triompha de tous les dangers, et partagea les récompenses de la conquête de Syrie. En cette occasion, il soutint, en se retirant, l’attaque de trente Romains que Werdan détacha contre lui ;

    commun d’Andrew, à peu près l’anagramme de Werdan, et c’est peut-être de cette manière qu’est arrivée la méprise.