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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 10.djvu/402

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n’avait pas avili sa sagesse et son honnêteté par les vaines prédictions de l’astrologie[1] ; mais les Arabes ont obtenu de justes éloges dans la science de la médecine. Mesua et Geber, Razis et Avicène se sont élevés à la hauteur des Grecs : il y avait dans la ville de Bagdad huit cent soixante médecins autorisés, riches de l’exercice de leur profession[2]. En Espagne on confiait la vie des princes catholiques au savoir des Sarrasins[3], et l’école de Salerne, fruit des lumières qu’ils avaient apportées, fit revivre les préceptes de l’art de guérir en Italie et dans le reste de l’Europe[4]. Les succès particuliers de chacun de ces médecins durent être soumis à l’influence de plusieurs causes personnelles et accidentelles ; mais on

  1. Albumazar et les meilleurs astronomes arabes convenaient de la vérité de l’astrologie ; ils tiraient leurs prédictions les plus certaines, non pas de Vénus et de Mercure, mais de Jupiter et du Soleil (Abulpharage, Dynast., p. 161-163). Voyez sur l’état et les progrès de l’astronomie en Perse, Chardin (Voyages, t. III, p. 162-283).
  2. Bibl. arab-hisp., t. I, p. 438. L’auteur original raconte une histoire plaisante d’un praticien ignorant, mais sans malice.
  3. En 966, Sanche-le-Gras, roi de Léon, fut guéri par les médecins de Cordoue (Mariana, l. VIII, c. 7 ; t. I, p. 318).
  4. Muratori discute d’une manière savante et judicieuse (Antiquit. Ital. med. ævi, t. III, p. 932-940) ce qui a rapport à l’école de Salerne et à l’introduction en Italie des connaissances des Arabes. (Voy. aussi Giannone, Istoria civile di Napoli, t. II, p 119-127).