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life se disputèrent son héritage, et celui qui l’emporta, le noble Almamon, trouva assez d’occupation dans le rétablissement de la paix domestique et l’introduction des sciences.

Les Arabes subjuguent l’île de Crète. A. D. 823.

Tandis qu’Almamon régnait à Bagdad et Michel-le-Bègue à Constantinople, les Arabes subjuguèrent les îles de Crète[1] et de Sicile. Leurs écrivains, qui ignoraient la réputation de Jupiter et de Minos, ont dédaigné la première de ces conquêtes, mais elle n’a pas été négligée par les historiens de Byzance, qui commencent ici à jeter un peu plus de lumière sur les affaires de leur temps[2]. Une troupe de

    p. 136, 151-152), Abulpharage (Dynast., p. 147, 151), et Abulféda (156, 166-168), parlent des guerres de Haroun-al-Rashid contre l’Empire romain.

  1. Les auteurs qui m’ont le plus instruit de l’état ancien et moderne de la Crète, sont Belon (Observ., etc., c. 3-20, Paris, 1555), Tournefort (Voyage du Levant, t. I, lettres II et III) et Meursius (Creta, dans le Recueil de ses Œuvres t. III, p. 343-544). Quoique la Crète soit appelée par Homère Πιειρα et par Denys λιπαρη τε και ε βοτος, je ne puis croire que cette île montueuse surpassât ou même égalât la fertilité de la plus grande partie des cantons de l’Espagne.
  2. Les détails les plus authentiques et les plus circonstanciés se trouvent dans les quatre livres de la continuation de Théophane, que Constantin Porphyrogenète a faite lui-même, ou qu’on a faite par ses ordres, et qu’on a publiée avec la vie de son père Basile-le-Macédonien (Scriptores post Theophan., p. 1-162, par Franc. Combesis, Paris, 1685). La perte de la Crète et de la Sicile y est racontée (l. II, page 46-52). On peut y ajouter comme témoignages secondaires