Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 10.djvu/507

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les uns derrière les autres[1]. Les dromones[2] ou galères légères de l’empire de Byzance ne portaient que deux rangs composés chacun de vingt-cinq bancs ; un banc portait deux rameurs qui travaillaient de l’un et de l’autre côté du navire. Au moment du combat, le capitaine ou le centurion se tenait sur la poupe avec celui qui portait son armure ; deux pilotes étaient chargés du gouvernail, et deux officiers se trouvaient à la proue, l’un pour pointer et l’autre pour faire jouer contre l’ennemi les machines qui lançaient le feu grégeois. Les hommes de l’équipage, ainsi qu’on le voit dans l’enfance de l’art, remplissaient à la fois les fonctions de matelots et celles de soldats ; ils étaient munis d’armes défensives et offensives, d’arcs et de traits dont ils se servaient du haut du pont, et de longues piques qui sortaient par les sabords du rang de rames inférieur. Il est vrai qu’on

  1. La flotte de Démétrius-Poliorcète avait même des navires de quinze et seize rangs de rames, dont on se servait dans les combats. Quant au navire à quarante rangs de rames de Ptolomée-Philadelphe, c’était un petit palais flottant, dont le port, comparé à celui d’un vaisseau anglais de cent canons, était, selon le docteur Arbuthnot (Tables of ancient Coins, etc., p. 231-236), dans le rapport de quatre et demi à un.
  2. Les auteurs disent si clairement que les dromones de Léon, etc., avaient deux rangs de rames, que je dois critiquer la version de Meursius et de Fabricius, qui pervertissent le sens d’après un aveugle attachement à la dénomination classique de trirèmes. Les historiens de Byzance se rendent quelquefois coupables de la même inexactitude.