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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 10.djvu/512

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étaient pour l’ordinaire de trois cents soldats ; et, comme un terme moyen entre les lignes sur quatre, et les lignes sur seize hommes de profondeur, l’infanterie de Léon et de Constantin se formait sur une profondeur de huit soldats ; mais la cavalerie chargeait sur quatre de profondeur, d’après cette considération très-juste, que la pression des chevaux de derrière n’augmente pas le poids du choc qui se fait au front. Si quelquefois on augmentait du double l’épaisseur des rangs de l’infanterie ou de la cavalerie, cette disposition annonçait une secrète défiance du courage des troupes, destinées seulement alors à épouvanter par leur nombre, et disposées à laisser à une bande choisie l’honneur d’affronter les piques et les épées des Barbares. L’ordre de bataille variait sans doute selon la nature du terrain, selon l’objet qu’on avait en vue, et selon l’ennemi ; mais en général l’armée formait deux lignes et une réserve ; et de cette manière elle offrait une succession d’espérances et de ressources analogues au caractère et à l’esprit judicieux des Grecs[1]. Si la première ligne était repoussée, elle se repliait dans les intervalles de la seconde ; et la réserve, se partageant en deux divisions, tournait les flancs, afin de profi-

    Tactique, p. 581 ; Constantin, p. 1216). Cependant, ce n’étaient pas les maximes des Grecs et des Romains, qui méprisaient l’art des archers, parce qu’ils combattaient de loin et en désordre.

  1. Comparez les passages de la Tactique, p. 669 et 721, et le douzième avec le dix-huitième chapitre.