Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/101

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indignation dans le Borysthène. Wolodimir avait déclaré, dans un édit, que tous ceux qui refuseraient le baptême seraient traités en ennemis de Dieu et du prince : aussitôt les rivières reçurent des milliers de russes obéissans, qui reconnaissaient la vérité et l’excellence d’une doctrine adoptée par le grand-duc et ses boyards. La génération suivante vit disparaître les restes du paganisme ; mais les deux frères de Wolodimir étant morts sans avoir reçu le signe du christianisme, leurs ossemens furent tirés du tombeau, pour être purifiés par un baptême posthume et irrégulier.

Christianisme du Nord. A. D. 800-1100.

Aux neuvième, dixième et onzième siècles de l’ère chrétienne, le règne de l’Évangile et de l’Église s’étendit sur la Bulgarie, la Hongrie, la Bohême, la Saxe, le Danemarck, la Norwège, la Suède, la Pologne et la Russie[1]. Les triomphes du zèle apostolique se renouvelèrent à cette époque, dans cet âge de fer du christianisme, et les contrées septentrionales et orientales de l’Europe se soumirent à une religion qui différait du culte des idoles dans la théorie plutôt que dans la pratique. Une louable ambition excitait les moines de l’Allemagne et de la Grèce à parcourir les tentes et les huttes des Barbares : la pauvreté, la fatigue et les dangers furent le partage

  1. Voyez le texte latin ou la version anglaise de l’excellente Histoire de l’Église, par Mosheim, au premier chapitre ou à la première section des neuvième, dixième et onzième siècles.