vinces de l’Italie et de la Sicile, et de châtier ce prétendu roi, petit-fils d’un vassal normand[1]. Les naturels de la Calabre se montraient toujours attachés à la langue et au culte des Grecs, sévèrement proscrits par le clergé latin. Après l’extinction des ducs de la Pouille, le roi de Sicile avait prétendu que cette province fût regardée comme une dépendance de sa couronne ; le fondateur de la monarchie de Sicile avait gouverné par le glaive, et sa mort avait diminué la frayeur de ses sujets sans dissiper leur mécontentement. Le gouvernement féodal renfermait des germes de rebellion, et un neveu de Roger lui-même appela en Italie les ennemis de sa famille et de son pays. La dignité de la pourpre et une suite de guerres contre les Hongrois et les Turcs empêchèrent Manuel de conduire en personne l’expédition d’Italie. Il confia au brave et noble Paléologue la flotte et l’armée de l’empire ; le siége de Bari fut son premier exploit, et dans toutes les occasions l’or servit autant que le fer aux succès de ce général. Salerne et quelques villes de la côte occidentale demeurèrent fidèles au roi normand ; mais il perdit en deux campagnes la plus grande partie des possessions qu’il avait sur le continent, et le mo-