Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/204

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car la légèreté des Apuliens, toujours avides de révolutions, ne m’inspire ni confiance ni espoir[1]. Si nous perdons la Calabre, les tours élevées, la nombreuse jeunesse et les vaisseaux de Messine[2] suffiront pour arrêter les brigands ; mais si les sauvages Germains se réunissent aux pirates de Messine, s’ils portent la flamme dans cette région fertile, ravagée si souvent par les feux de l’Etna[3], quel moyen de défense auront les parties intérieures de l’île, ces belles cités que ne devraient jamais profaner les pas ennemis d’un Barbare[4] ? Un tremblement de terre a de nouveau renversé Catane ; les antiques vertus de Syracuse expirent dans

    Saracenis Christiani dissentiant, poteri rex creatus rebus licet quasi desperatis et perditis subvenire, et incursus hostium, si prudenter egerit, propulsare.

  1. In appulis, qui, semper novitate gaudentes, novarum rerum studiis aguntur, nihil arbitror spei aut fiduciæ reponendum.
  2. Si civium tuorum virtutem et audaciam attendas… murorum etiam ambitum densis turribus circumspectum.
  3. Cum crudelitate piraticâ Theutonum confligat atrocitas, et inter ambustos lapides, et Ethnæ flagrantis incendia, etc.
  4. Eam partem quam nobilissimarum civitatum fulgor illustrat, quæ et toti regno singulari meruit privilegio præminere, nefarium esset… vel Barbarorum ingressu pollui. Je voudrais transcrire sa description recherchée, mais curieuse, du palais, de la ville et de la riche plaine de Palerme.