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supercherie inventée au neuvième siècle[1] ; et les prêtres des communions grecque, arménienne et cophte[2], la renouvellent chaque année aux yeux d’une foule crédule qu’ils trompent pour leur intérêt et celui de leurs tyrans[3]. Dans tous les siècles, l’intérêt a fortifié le principe de la tolérance, et les dépenses faites par un si grand nombre d’étrangers, et le tribut qu’ils payaient, augmentaient annuellement le revenu du prince et de son émir.

Sous les califes fatimides. A. D. 969-1076.

La révolution qui fit passer le sceptre des Abbassides aux fatimites, fut plus avantageuse que nuisible à la Terre-Sainte : un souverain qui résidait en Égypte sentait bien mieux l’importance du com-

    miracle dans ses dissertations sur l’Histoire ecclésiastique (t. II, p. 214-306), De lumine sancti sepulchri.

  1. Guillaume de Malmsbury (l. IV, c. 11, p. 209) cite l’Itinéraire du moine Bernard, témoin oculaire, qui visita Jérusalem, A. D. 870. Le miracle est confirmé par le témoignage d’un autre pèlerin, qui l’avait précédé de quelques années ; et Mosheim dit que les Francs inventèrent cette supercherie peu de temps après la mort de Charlemagne.
  2. Nos voyageurs, Sandys (p. 134). Thevenot (p. 621-627), Maundrell (p. 94, 95), etc, décrivent cette farce extravagante. Les catholiques sont embarrassés à déterminer l’époque où a fini le miracle et commencé la supercherie.
  3. Les Orientaux eux-mêmes conviennent de la fraude, et ils la justifient par la nécessité et des vues d’édification Mémoires du chevalier d’Arvieux, t. II, p. 140 ; Joseph Abudacni, Hist. Coph., c. 20) ; mais je n’essaierai pas d’expliquer avec Mosheim comment se faisait ce prétendu miracle. Nos voyageurs se sont trompés en voulant expliquer la liquéfaction du sang de saint Janvier.