Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/91

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Il y a peu d’années qu’une escadre russe, au lieu de sortir du Borysthène, a fait le tour de l’Europe : nous avons vu la capitale des Ottomans menacée par de grands et forts vaisseaux de ligne, dont un seul, par l’habileté de son équipage et sa foudroyante artillerie, aurait coulé bas ou dispersé cent bateaux pareils à ceux de leurs ancêtres ; et les Turcs doivent craindre que la génération actuelle ne soit témoin de l’accomplissement de cette prédiction, prédiction bien rare dont le style n’est point équivoque, et dont on ne peut contester la date.

Règne de Swatoslas. A. D. 955-973.

Les Russes étaient moins redoutables sur terre que sur mer ; comme ils combattaient presque toujours à pied, il y a lieu de croire que leurs légions irrégulières furent souvent renversées et mises en déroute par la cavalerie des hordes scythes ; mais leurs villes naissantes, malgré l’état d’imperfection où elles se trouvaient, présentaient un asile aux sujets et une barrière à l’ennemi : la monarchie de Kiow, jusqu’à l’époque où elle fut divisée, donna des lois à tout le Nord ; et Swatoslas[1], fils d’Igor, fils d’Oleg, fils de Ruric, subjugua ou repoussa les

    lérophon. Bizarre alternative ! Voyez Nicétas Choniates (p. 413, 414) ; Codinus (De Originibus, C. P. p. 24) ; et l’auteur anonyme de De Antiquitate, C. P. (Banduri, Imp. orient., t. I, p. 17, 18) qui vivait vers l’an 1100. Ils attestent qu’on croyait à la prophétie : le reste est indifférent.

  1. M. Lévesque (Hist. de Russie, t. I, p. 94-107) a donné, d’après les chroniques de Russie, un extrait de la vie de Swatoslas ou Sviatoslaf, ou enfin Sphendosthlabus.