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était fille du duc de Brunswick. Son père[1], petit souverain[2] d’un pays indigent et sauvage dans le nord de l’Allemagne[3], tirait quelques revenus du

  1. Agnès ou Irène était fille du duc Henri-le-Merveilleux, chef de la maison de Brunswick, et le quatrième descendant du fameux Henri-le-Lion, duc de Saxe et de Bavière, et vainqueur des Slaves de la côte de la Baltique ; elle était sœur de Henri, que ses deux voyages en Orient firent surnommer le Grec ; mais ces deux voyages furent postérieurs au mariage de sa sœur, et je ne sais ni comment Andronic découvrit Agnès dans le fond de l’Allemagne, ni les raisons qui contribuèrent à former cette alliance (Rimius, Mémoires de la maison de Brunswick, p. 126-137).
  2. Henri-le-Merveilleux fut le fondateur de la branche de Grubenhagen, éteinte dans l’année 1596 (Rimius, p. 287). Il habitait le château de Wolfenbuttel, et ne possédait qu’un sixième des états allodiaux de Brunswick et de Lunebourg, que la famille des Guelfes avait sauvés de la confiscation des grands fiefs. Les fréquens partages entre frères avaient presque anéanti les maisons des princes d’Allemagne, lorsque enfin les droits de primogéniture vinrent par degrés écarter cette loi juste, mais pernicieuse. La principauté de Grubenhagen, un des derniers débris de la forêt Hercynienne, est un pays stérile, rempli de bois et de montagnes (Géographie de Busching, vol. VI, p. 270-286, traduct. angl.).
  3. Le royal auteur des Mémoires de Brandebourg nous apprend combien le nord de l’Allemagne méritait encore, dans des temps beaucoup plus modernes, l’épithète de pauvre et de barbare (Essai sur les Mœurs, etc.). Dans l’année 1306, des hordes de race venède, qui habitaient les bois de Lunebourg, avaient pour usage d’enterrer tout vivans les vieillards et les infirmes (Rimius, p. 136).