Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/234

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rieux ni plus fortuné que celui de son grand-père[1]. Il ne momentanément et avec amertume des fruits de son ambition. Monté sur le trône, il perdit les restes de son ancienne popularité ; les défauts de son caractère furent alors plus en vue. Les murmures du public le forcèrent à marcher en personne contre les Turcs. Andronic ne manqua pas de courage au moment du danger ; mais il ne remporta qu’une blessure pour trophée de son expédition ; et la victoire des Ottomans consolida l’établissement de leur monarchie. Les désordres du gouvernement civil parvinrent à leur dernier période ; sa négligence à observer les usages et à conserver l’intégrité du costume national, a été déplorée par les Grecs comme le funeste symptôme de la décadence de l’empire. Les débauches de sa jeunesse avaient hâté pour lui l’âge des infirmités, et le monarque, à peine sauvé par la nature, ou les médecins, ou la Vierge, d’une maladie très-dangereuse, fut enlevé presque subitement dans la quarante-cinquième année de son âge. [Ses deux épouses.]Il avait été marié deux fois, et comme les progrès des Latins dans les armes et dans les arts avaient adouci les préjugés de la cour de Byzance, ses deux épouses furent prises parmi les princesses de l’Allemagne et de l’Italie ; la première, connue dans son pays sous le nom d’Agnès, et en Grèce sous celui d’Irène,

  1. Cantacuzène (l. II, c. 1-40, p. 191-339) et Nicéphore Grégoras (l. IX, c. 7 ; l. XI, c. 11, p. 262-361) ont donné l’histoire du règne d’Andronic-le-Jeune depuis la retraite de son grand-père.