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son cheval au milieu des flots ; et traversant avec intrépidité le fleuve le plus rapide et le plus large de l’Asie, il excita chez son vainqueur un mouvement d’admiration. Ce fut après cette victoire que l’empereur mongoul, cédant à regret aux murmures de ses soldats enrichis et fatigués, consentit à les ramener dans leur terre natale. Chargé des dépouilles de l’Asie, il retourna lentement sur ses pas, laissa voir quelque pitié pour la misère des vaincus, et annonça l’intention de rebâtir les villes détruites par son invasion. Au-delà de l’Oxus et du Jaxartes, les deux généraux qu’il avait détachés avec trente mille hommes de cavalerie pour réduire les provinces méridionales de la Perse, joignirent son armée. Après avoir renversé tout ce qui s’opposait à leur passage, forcé le défilé de Derbend, traversé le Volga et le désert, et fait le tour entier de la mer Caspienne, ils revenaient triomphans d’une expédition dont l’antiquité n’offrait point d’exemples, et qu’on n’a jamais essayé de renouveler ; Gengis signala son retour par la défaite de tout ce qui restait de peuples Tartares rebelles ou indépendans, [Sa mort. A. D. 1227.]et mourut plein d’années et de gloire, en exhortant ses fils à achever la conquête de la Chine.

Conquêtes des Mongouls sous les successeurs de Gengis.

Le harem de Gengis renfermait cinq cents femmes ou concubines, et parmi sa nombreuse postérité, il avait choisi quatre de ses fils, illustres par leur mérite autant que par leur naissance, qui exerçaient sous leur père les principaux emplois civils et mili-