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ment de cinq ou de dix mille chevaux indique plutôt le rang et le traitement des chefs que le nombre effectif des soldats[1]. Les Mongouls avaient acquis des richesses immenses dans le pillage de la Syrie, mais la distribution de leur paye et de sept années d’arrérages les attacha plus sûrement à leurs drapeaux.

Timour entre dans l’Anatolie. A. D. 1402.

Tandis que le prince mongoul s’était occupé de ces expéditions, Bajazet avait eu deux années entières pour rassembler ses forces ; elles consistaient en quatre cent mille combattans, tant cavalerie qu’infanterie[2] ; mais la valeur et la fidélité de ces différens corps ne méritaient pas le même degré de confiance.

    p. 617) ; et il est assez remarquable que Phranza, historien grec, n’y ajoute que vingt mille hommes. Le Pogge compte un million ; un autre contemporain latin (Chron. Tarvisianum, ap. Muratori, t. XIX, p. 800) en compte un million cent mille ; et un soldat allemand qui était à la bataille d’Angora, atteste le nombre prodigieux d’un million six cent mille (Leunclavius, ad Chalcocond., l. III, p. 82). Timour, dans ses Institutions, n’a daigné calculer ni ses troupes, ni ses sujets, ni ses revenus.

  1. Le grand Mogol laissait, par vanité et pour l’avantage de ses officiers, des vides immenses dans les cadres de son armée. Le patron de Bernier, Penge-Hazari, était commandant de cinq mille chevaux, qui se réduisaient à cinq cents (Voyages, t. I, p. 288, 289).
  2. Timour lui-même fixe le nombre des Ottomans à quatre cent mille (Institut., p. 153). Phranza les réduit à cent cinquante mille (l. I, C, 29), et le soldat allemand les porte à un million quatre cent mille. Il paraît évident que l’armée des Mongouls était la plus nombreuse.