Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/413

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soupçonneux exigeassent d’avance quelques garans, quelques gages de la fidélité des Grecs, Barlaam avait préparé une réponse raisonnable et convaincante : « 1o. Un synode général peut seul consommer la réunion des deux Églises ; il est impossible de l’assembler avant d’avoir délivré les trois patriarches de l’Orient et un grand nombre d’autres prélats, du joug des mahométans. 2o. Les Grecs sont aliénés par d’anciennes injures et une longue tyrannie : on ne peut espérer de les regagner que par quelque acte de fraternité, par quelque secours efficace, qui appuie l’autorité et les argumens de l’empereur et des partisans de l’union. 3o. Quand même il resterait quelque légère différence dans la foi ou dans les cérémonies, les Grecs ne sont pas moins les disciples du Christ, et les Turcs sont les ennemis communs de tout ce qui porte le nom de chrétien. L’Arménie, l’île de Rhodes et l’île de Chypre sont également attaquées, et il convient à la piété des princes français de s’armer pour la défense générale de la religion, 4o. Quand même ils regarderaient les sujets d’Andronic comme les plus odieux des schismatiques, des hérétiques ou des païens, l’intérêt des princes de l’Occident devrait les engager à s’acquérir un utile allié, à protéger un empire chancelant qui couvre les frontières de l’Europe, et à se joindre aux Grecs contre les Turcs, sans attendre que ces derniers, après avoir conquis la Grèce, se servent de ses forces et de ses trésors pour porter dans le cœur de l’Europe leurs armes victorieuses. » Les offres, les