Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/422

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ranimer le zèle du roi de France et des autres souverains de l’Europe en faveur de son prosélyte ; mais ils étaient trop occupés de leurs querelles particulières pour penser à la cause générale. L’empereur fonda son dernier espoir sur un mercenaire anglais, Jean Hawkwood[1] ou Acuto, qui, suivi d’une bande d’aventuriers sous le nom de la Confrérie Blanche, avait ravagé toute l’Italie, depuis les Alpes jusqu’à la Calabre, vendait ses services à ceux qui voulaient les payer, et avait encouru une juste excommunication en attaquant la résidence du pape. Urbain autorisa cependant une négociation avec ce brigand ; mais les forces ou le courage d’Hawkwood se trouvèrent au-dessous de cette entreprise, et ce fut peut-être un bonheur pour Paléologue d’avoir manqué un secours probablement dispendieux, certainement insuffisant, et peut-être dangereux[2]. L’infortuné

    mérite de Charles IV, mais non pas le jour précis, le 1er novembre 1368. L’abbé paraît apprécier au juste l’homme et le privilége. (Vie de Pétrarque, t. III, p. 735).

  1. À travers la corruption de la dénomination italienne (Matthieu Villani, l. XI, c. 79, dans Muratori, t. XV, page 746), l’étymologie de Falcone in bosco nous donne le mot anglais Hawkwood, le véritable nom de notre audacieux compatriote (Thomas Walsingham, Hist. anglican., inter scriptores Cambdeni, p. 184). Après vingt-deux victoires et une seule défaite, il mourut en 1394 général des Florentins ; et la république le fit inhumer avec des honneurs qu’elle n’avait point accordés au Dante ni à Pétrarque. (Muratori, Annali d’Italia, t. XII, p. 212-371.)
  2. Ce torrent d’Anglais, soit qu’ils le fussent de nais-