Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/441

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la corruption. [Schisme. A. D. 1377-1429.]Ces scandales multipliés furent aggravés par le grand schisme d’Occident, qui dura plus d’un demi-siècle. Dans leurs fougueuses querelles, les deux pontifes de Rome et d’Avignon publiaient réciproquement les vices de leur rival ; leur situation précaire avilissait leur autorité, relâchait leur discipline et multipliait leurs besoins et leurs exactions. [Concile de Pise. A. D. 1409] ; [De Constance, A. D. 1414-1418.]Les synodes de Pise et de Constance[1] furent successivement tenus pour guérir les maux de l’Église et rétablir son autorité : mais, sentant leurs forces, ces grandes assemblées résolurent de rétablir les priviléges de l’aristocratie chrétienne. Les Pères de Constance prononcèrent une sentence personnelle contre deux pontifes qu’ils refusaient de reconnaître, et déposèrent par une troisième celui qu’ils avaient avoué pour leur souverain. Ils procédèrent ensuite à limiter l’autorité du pape, et ne se séparèrent point qu’ils ne l’eussent soumis à la suprématie d’un concile général. On statua que pour la réforme et le maintien de l’Église, on convoquerait régulièrement ces assemblées à une époque fixe, et que chaque synode indiquerait, avant de se dissoudre, le temps et le lieu de l’assemblée suivante. La cour de Rome éluda facilement la convocation du concile de Sienne ;

  1. M. Lenfant, protestant instruit et éclairé, a donné une Histoire des Conciles de Pise, de Constance et de Bâle, en six volumes in-quarto ; mais la dernière partie est faite à la hâte, et ne traite complètement que des troubles de la Bohême.