rent en apercevant les dépouilles et les trophées du sac de Constantinople. Après avoir séjourné quinze jours à Venise, Paléologue continua sa route alternativement par terre et par eau jusqu’à Ferrare. La politique du Vatican l’emporta dans cette occasion sur son orgueil, et le prince grec reçut tous les anciens honneurs accordés à l’empereur d’Orient. [À Ferrare. 28 févr.]Il fit son entrée sur un cheval noir ; mais on conduisait devant lui un superbe cheval blanc dont le harnois était décoré d’aigles en broderie d’or. Il marcha couvert d’un dais soutenu par les princes de la maison d’Est, les fils ou les parens de Nicolas, marquis de la ville et souverain plus puissant que Paléologue[1]. Le prince grec ne descendit de cheval qu’au pied de l’escalier ; le pape s’avança jusqu’à la porte de son appartement, releva le prince au moment où il fléchissait le genou, et après l’avoir embrassé paternellement, le conduisit à un siége placé à sa gauche. Le patriarche grec ne voulut point descendre de sa galère avant d’être convenu d’un cérémonial qui mît une apparence d’égalité entre l’évêque de Rome et celui de Constantinople ; celui-ci reçut du premier un embrassement fraternel, et tous les ecclésiastiques grecs refusèrent de baiser les pieds du pontife
Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/452
Apparence