Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/465

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monieux, mais mal articulés[1] ; et les Latins, plus scrupuleux, refusèrent avec fermeté d’admettre aucune des cérémonies de l’Église d’Orient. L’empereur et son clergé n’oublièrent pas cependant tout-à-fait l’honneur national. Ils ratifièrent volontairement le traité, sous la clause tacite qu’on n’entreprendrait point de rien innover dans leur symbole ou leurs cérémonies ; ils ménagèrent et respectèrent la généreuse fermeté de Marc d’Éphèse, et refusèrent, après la mort de Joseph, de procéder à l’élection d’un nouveau patriarche ailleurs que dans la cathédrale de Sainte-Sophie. Eugène surpassa ses promesses et leurs espérances par la libéralité de ses récompenses générales et particulières. Les Grecs s’en retournèrent par Ferrare et Venise avec moins de pompe et plus de modestie. [Leur retour à Constantinople. A. D. 1440, 1er fév.]J’instruirai mon lecteur, dans le chapitre[2] suivant, de la réception qu’on leur fit à Constantinople. Le succès de la première entreprise encouragea Eugène à renouveler cette scène édifiante ; les députés des arméniens et des maronites, les jacobites d’Égypte et de Syrie, les nestoriens et les Éthiopiens, successivement admis à baiser les pieds du pape, annoncèrent l’obéissance et l’orthodoxie de l’Orient. Leurs ambassadeurs

  1. Ημιν δε ως ασημοι εδοκο‌υν φωναι (Syropulus, p. 297).
  2. En retournant à Constantinople, les Grecs conversèrent à Bologne avec les ambassadeurs d’Angleterre, qui, après quelques questions et quelques réponses désintéressées dans cette affaire, se moquèrent de l’union prétendue de Florence (Syropulus, p. 307).