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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/480

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avait député des orateurs aux souverains de l’Occident, pour émouvoir leur compassion. Parmi ces envoyés, Manuel Chrysoloras[1] était le plus considérable par son rang ou par son savoir. Sa naissance était noble, et on prétendait que ses ancêtres avaient quitté Rome à la suite du grand Constantin. Après avoir visité les cours de France et d’Angleterre, où il obtint quelques contributions et beaucoup de promesses, le député fut invité à faire publiquement les fonctions de professeur, et Florence eut encore tout l’honneur de cette seconde invitation, Chrysoloras, également versé dans les langues grecque et latine, mérita le traitement que lui faisait la république, et surpassa ses espérances. Des écoliers de tout âge et de tout rang, accoururent à son école, et l’un d’eux composa une histoire générale, dans laquelle il rend compte de ses motifs et de ses succès. « À cette époque, dit Léonard Arétin[2], j’étudiais la jurispru-

  1. Voy. l’article de Manuel ou Emmanuel Chrysoloras, dans Hody (p. 12-54) ot Tiraboschi (t. VII, p. 113-118). La date précise de son arrivée flotte entre les années 1390 et 1400, et n’a d’autre époque sûre que le règne de Boniface IX.
  2. Cinq ou six citoyens nés à Arezzo, ont pris successivement le nom d’Arétin ; le plus célèbre et le moins digne de l’être, vécut dans le seizième siècle. Léonard Bruni l’Arétin, disciple de Chrysoloras, fut savant dans les langues, orateur, historien, secrétaire de quatre papes et chancelier de la république de Florence, où il mourut, A. D. 1444, âgé de soixante-quinze ans. (Fabr., Bibl. medii ævi, t. I, p. 190, etc. ; Tiraboschi, t. VII, p. 33-38.)