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armes de Pascal II en s’emparant de Cavæ ; mais ils possédaient légitimement les fiefs de Zagarola et de Colonna dans la campagne de Rome ; il est probable que cette dernière ville était ornée de quelque colonne élevée, reste d’une ancienne maison de campagne ou d’un ancien temple[1]. Ils possédaient aussi une moitié de la ville de Tusculum, située dans le voisinage, et l’on présume de là qu’ils descendent des comtes de Tusculum, qui, au dixième siècle, opprimèrent les papes. Selon leur opinion et celle du public, leur famille, qui remonte à un temps fort reculé, tire son origine des bords du Rhin[2], et les souverains de l’Allemagne ne se sont point crus abaissés par une affinité réelle ou fabuleuse avec une maison qui, dans les révolutions de sept siècles, a

  1. Pandolph. Pisan., in vit. Pascal. II, in Muratori, Script. ital., t. III, part. I, p. 335. Cette famille a encore de grandes possessions dans la campagne de Rome ; mais elle a vendu aux Rospigliosi le fief de Colonna (Eschinard, p. 258, 259).
  2. Te longinqua dedit tellus et pascua Rheni,

    dit Pétrarque ; et en 1417 un duc de Gueldres et de Juliers reconnut (Lenfant, Histoire du concile de Constance, t. II, p. 539) qu’il descendait des aïeux de Martin V (Othon Colonna), Mais le roi de Prusse observe dans les Mémoires de Brandebourg, que dans ses armes le sceptre a été confondu avec la colonne. Pour soutenir l’extraction romaine de cette maison, on a ingénieusement supposé Diario di Monaldeschi, dans les Script. ital., t. XII, p. 533) qu’un cousin de l’empereur Néron s’était sauvé de Rome, et avait fondé la ville de Mayence.