Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 13.djvu/216

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sa hardiesse lors de l’emprisonnement du pape à Agnani ; et long-temps après, lors du couronnement de Louis de Bavière, cet empereur, plein de reconnaissance, permit aux Colonne d’orner leurs armes d’une couronne royale. Mais celui qui surpassa les autres en mérite et en réputation, fut Étienne premier du nom, que Pétrarque aimait et estimait comme un héros supérieur à son siècle et digne de l’ancienne Rome. La persécution et l’exil développèrent ses talens dans la paix et dans la guerre : victime du malheur, il fut un objet, non de pitié, mais de respect ; l’aspect du danger n’était qu’un motif de plus pour l’engager à déclarer ce nom qu’on poursuivait ; et un jour qu’on lui demanda : « Où est maintenant votre forteresse ? » Il mit la main sur son cœur et répondit : « Ici. » Il soutint avec la même vertu le retour de la prospérité ; et jusqu’à la fin de ses jours, Étienne Colonne fut par ses ancêtres, par lui-même et par ses enfans, un des personnages les plus illustres de la république romaine ou de la cour d’Avignon. [Les Ursins.]2o. Les Ursins sont venus de Spolette[1] au

    raient à l’empereur Frédéric Ier, incapables de posséder aucun bénéfice ecclésiastique (Villani, l. V, c. 1). Sixte-Quint fit cesser l’usage de renouveler toutes les années l’excommunication portée contre eux (Vit. di Sisto V, t. III, p. 416). La trahison, le sacrilége et la proscription sont souvent les meilleurs titres de l’ancienne noblesse :

        — Vallis te proxima misit
    Appeninigenæ quâ prata virentia sylvæ
    Spoletana metunt armenta gregesque protervi.

  1. Monaldeschi (t. XII, Script. ital., p. 533) donne une origine