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citoyen de Rome, avait répondu ce vénérable ecclésiastique[1], et mon premier devoir est d’obéir à la voix de mon pays. »[2]

Sa mort. A. D. 1378, mars 27.

Si on laissait à la superstition à chercher les causes d’une mort prématurée[3], si le mérite des actions

    indique la donation de Constantin ou de Clovis. Boniface VIII y ajouta la seconde, pour annoncer que les papes, outre un royaume spirituel, possèdent un royaume temporel. Les trois états de l’Église sont représentés par la triple couronne qu’introduisit Jean XXII ou Benoit XII (Mém. sur Pétrarque, t. I, p. 258, 259).

  1. Baluze (Not. ad pap. Avenion., t. I, p. 1194, 1195) allègue des témoins sur les menaces des ambassadeurs de Rome et la résignation de l’abbé du mont Cassin, qui, ultro se offerens, respondit se civem romanum esse, et illud velle quod ipsi vellent.
  2. On voit dans la vie d’Urbain V, et dans celle de Grégoire XI (Baluze, vit. pap. Avenion., t. I, p. 363-486), et Muratori (Script. rer. ital., t. III, part. I, p. 610-712) le retour des papes à Rome et la réception que leur fit le peuple. Dans les disputes du schisme on examina toutes les circonstances sévèrement, bien qu’avec partialité : ce fut surtout lors de la grande vérification qui décida l’obéissance de la Castille, et à laquelle Baluze renvoie si souvent dans ses notes, d’après un manuscrit de la Bibliothéque de Harlay, p. 1281, etc.
  3. Ceux qui croient à l’immortalité de l’âme peuvent-ils regarder la mort d’un homme de bien comme un châtiment ? Ils montrent alors l’incertitude de leur foi. Mais un philosophe ne peut convenir avec les Grecs ον οι θεοι φιλο‌υσιν αϖοθνησκει νεος (Brunck, Poetæ Gnomici, p. 231). Voyez dans Hérodote (l. I, c. 31) le conte moral et agréable des jeunes gens d’Argos.