Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 13.djvu/277

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par mer, et y entra trois fois comme un conquérant barbare ; il profana les autels, viola les jeunes filles, pilla les marchands, fit ses dévotions à Saint-Pierre, et laissa une garnison dans le château Saint-Ange. Ses armes ne furent pas toujours heureuses ; et il ne dut une fois qu’à un délai de trois jours la conservation de sa vie et de sa couronne ; mais il triompha à son tour, et sa mort prématurée sauva seule la métropole et l’état ecclésiastique des entreprises de ce vainqueur ambitieux, qui avait pris le titre, ou du moins usurpé les pouvoirs de roi de Rome[1].

Négociations pour la paix et la réunion des schismatiques. A. D. 1394-1407.

Je n’ai pas entrepris l’histoire ecclésiastique du schisme d’Occident ; mais Rome, objet des derniers chapitres de cet ouvrage, est vivement intéressée dans les contestations élevées au sujet de la succession de ses souverains. Les premiers conseils pour la paix et la réunion des chrétiens sortirent de l’Université de Paris et de la faculté de Sorbonne, dont les docteurs étaient regardés, au moins dans l’Église gallicane, comme les maîtres les plus consommés dans la science théologique[2]. Ils écartèrent sage-

  1. Giannone (t. III, p. 292) suppose qu’il prenait le titre de lex Romæ, titre qu’on ne connaissait plus depuis l’expulsion de Tarquin. Mais on a découvert ensuite qu’il fallait lire rex Ramæ ou de Rama, royaume obscur annexé à la couronne de Hongrie.
  2. Le rôle principal et décisif que joua la France lors du schisme d’Occident, a été exposé par Pierre Dupuis dans une histoire particulière, rédigée d’après des documens authentiques, et insérée dans le septième volume de