Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 13.djvu/330

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théâtres de Pompée et de Marcellus[1] ; et les forteresses informes, construites sur ces édifices, ont acquis peu à peu l’éclat et l’élégance d’un palais d’Italie. Les églises elles-mêmes furent environnées d’armes et de remparts, et les machines de guerre placées sur le comble de l’église de Saint-Pierre, épouvantaient le Vatican et scandalisaient le monde chrétien. Tout lieu fortifié doit être attaqué, et tout ce qui est attaqué peut être détruit. Si les Romains avaient pu enlever aux papes le château Saint-Ange, ils avaient résolu, par un décret public, d’anéantir ce monument de servitude. Une place voyait dans un seul siége toutes les constructions élevées pour sa défense exposées à être renversées, et à chaque siége on employait avec ardeur tous les moyens et toutes les machines de destruction. Après la mort de Nicolas IV, Rome, sans souverain ni sénat, se trouva abandonnée pendant six mois à la fureur de la guerre civile.

    Turris ingens rotunda… Cæciliæ Metellæ… sepulchrum erat, cujus muri tam solidi, ut spatium per quam minimum intus vacuum supersit : et TORRE DI BOVE dicitur, à boum capitibus muro inscriptis. Huic sequiori ævo, tempore intestinorum bellorum seu urbecula adjuncta fuit, cujus mænia et turres etiamnum visuntur ; ita ut sepulchrum Metellæ quasi arx oppiduli fuerit. Ferventibus in urbe partibus, cum Ursini atque Columnenses mutuis cladibus perniciem inferrent civitati, in utriusve partis ditionem cederet magni momenti erat (p. 142).

  1. Voyez les témoignages de Donat, Nardini et Montfaucon. On aperçoit encore dans le palais Savelli des restes considérables du théâtre de Marcellus.