rée et des îles de la Grèce, gardèrent une froide neutralité ; la colonie génoise établie à Galata négocia un traité particulier, et le sultan la laissa se flatter que sa clémence lui permettrait de survivre à la ruine de l’empire. Un grand nombre de plébéiens et quelques nobles abandonnèrent lâchement leur pays au moment du danger ; l’avarice des riches refusa à l’empereur et garda pour les Turcs des trésors qui auraient acheté des armées de mercenaires[1]. Indigent et abandonné, Constantin se prépara toutefois à soutenir l’approche de son redoutable adversaire ; son courage était égal à ses dangers, mais ses forces ne l’étaient pas à la lutte qui se préparait. Dès les premiers jours du printemps, l’avant-garde des Turcs s’empara des bourgs et des villages jusqu’aux portes de Constantinople. Elle épargna et
- ↑ Antonin, in Proëm. epist. cardinal. Isip., ap. Spond. Le docteur Johnson a très-bien exprimé dans sa tragédie d’Irène cette circonstance caractéristique :
The groaning Greeks dig up the golden caverns,
The accumulated wealth of hoarding ages ;
That wealth which, granted to their weeping prince,
Had rang’d embattled nations at their gates.« Les Grecs tirèrent, en gémissant, du sein de la terre ces monceaux d’or, trésors accumulés des générations avares ; trésors qui, accordés aux larmes de leur prince, eussent rangé devant leurs portes des nations entières de soldats. »
habile : In animo fuisse pontifici juvare Græcos. Æneas Sylvius dit encore plus positivement : Structam classem, etc. (Spond., A. D. 1453, no 3.)