Aller au contenu

Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 2.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

toutes étaient en butte aux traits satiriques des infidèles, qui rejetaient la mission et les miracles du prophète. Plein de respect pour le culte de ses ancêtres, Artaxercès entreprit d’abattre l’idolâtrie, de terminer les schismes, de confondre l’incrédulité, par la décision infaillible d’un conseil général. Dans cette vue, il convoqua les mages de toutes les parties de sa domination. Ces prêtres, qui avaient langui si long-temps dans le mépris et dans l’obscurité, obéirent avec transport. À la voix du souverain, ils accoururent au nombre de quatre-vingt mille environ. Comme une assemblée si tumultueuse ne pouvait être guidée par la raison, ni donner prise à l’influence de la politique, elle fut successivement réduite à quarante mille, à quatre mille, à quatre cents, à quarante, enfin aux sept mages les plus renommés pour leur piété et pour l’étendue de leurs connaissances. Un d’entre eux, Erdaviraph, jeune, mais saint pontife, reçut des mains de ses collègues trois

    Zoroastre, Mémoires de l’Acad. des inscript. et belles lettres, t. XXVII, p. 255-594.
    Le pehlvi était la langue des pays limitrophes de l’Assyrie, et vraisemblablement de l’Assyrie elle-même. Pehlvi signifie force, héroïsme ; le pehlvi était aussi la langue des anciens héros et des rois de Perse, des forts. On y trouve une foule de racines araméennes. Anquetil le croit formé du Zend ; Kleuker ne partage pas cette idée : « Le pehlvi, dit-il, est beaucoup plus coulant et moins surchargé de voyelles que le Zend. » Les livres de Zoroastre, écrits d’abord en Zend, furent traduits dans la suite en pehlvi et en parsi. Le pehlvi était déjà tombé en désuétude sous la dynastie des Sassanides, mais les savans l’écrivaient encore. Le parsi, originaire du Pars ou Farsistan, était alors le dialecte régnant. Voy. Kleuker, Anhang zum Zend-Avesta, t. II, part. I, p. 158 ; part. II, p. 5 et seq. (Note de l’Éditeur).