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d’avoir, en moins de trois ans, rétabli la paix et l’harmonie dans l’univers romain[1].

Triomphe d’Aurélien. A. D. 274.

Depuis la fondation de la république, aucun général n’avait été plus digne qu’Aurélien des honneurs du triomphe. Jamais triomphe ne fut célébré avec plus de faste et de magnificence[2] : on vit d’abord paraître vingt éléphans, quatre tigres royaux, et plus de deux cents animaux rares tirés des différens climats du Nord, de l’Orient et du Midi. À leur suite marchaient seize cents gladiateurs dévoués aux jeux cruels de l’amphithéâtre. Les trésors de l’Asie, les armes et les drapeaux de tant de nations conquises, la vaisselle et les vêtemens précieux de la reine de Palmyre, avaient été disposés avec symétrie, ou placés dans un désordre étudié. Des ambassadeurs des parties de la terre les plus éloignées, de l’Éthiopie, de l’Arabie, de la Perse, de la Bactriane, de l’Inde et de la Chine, tous remarquables par la richesse ou par la singularité de leurs vêtemens, ren-

  1. Voyez Vopiscus, Hist. Aug., p. 220, 242. On remarque, comme un exemple de luxe, qu’il avait des fenêtres vitrées. Il était célèbre pour sa force et pour son appétit, pour sa valeur et pour son adresse. On peut conclure de la lettre d’Aurélien que Firmus fut le dernier des rebelles, et qu’ainsi Tetricus avait déjà été vaincu.
  2. Voyez la description du triomphe d’Aurélien, par Vopiscus : il en rapporte les particularités avec l’esprit de détail qui caractérise cet auteur. Il se trouve, dans cette occasion, que ces particularités sont intéressantes. Hist. Aug., p. 220.