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précieuse mosaïque[1], composée de pierres d’une grande beauté, enrichissait les degrés de l’amphithéâtre, qui servaient à séparer les rangs des spectateurs.

Ann. 284. 12 septembre.

Au milieu de cette pompe éclatante, Carin, assuré de sa fortune, jouissait des acclamations du peuple et de la flatterie des courtisans. Il écoutait avec transport les chants des poètes qui se trouvaient réduits à célébrer, au défaut d’un mérite plus essentiel, les grâces divines de sa personne[2]. Dans le même moment, mais à huit cents milles de Rome, son frère rendait les derniers soupirs, et une révolution soudaine faisait passer entre les mains d’un étranger le sceptre de la maison de Carus[3].

Retour de Numérien avec l’armée de Perse.

Les fils de Carus ne se virent point depuis la mort de leur père. Les arrangemens qu’exigeait leur nouvelle situation, avaient probablement été différés jusqu’au retour de Numérien dans la capitale, où l’on avait décerné aux jeunes princes les honneurs du triomphe pour le glorieux succès de la guerre de

  1. Balteus en gemmis, en inlita porticus auro
    Certatim radiant
    , etc.

        Calphurn, VII.

  2. Et Martis vultus et Appollinis esse putavi, dit Calphurnius ; mais Jean Malala, qui avait peut-être vu des portraits de Carin, dit que ce prince était petit, épais et blanc, tom. I, p. 403.
  3. Par rapport au temps où ces jeux romains furent célébrés, Scaliger, Saumaise et Cuper se sont donné bien de la peine pour embrouiller un sujet très-clair.