moins l’exil[1]. Le sort de Busiris et de Coptos fut encore plus déplorable que celui d’Alexandrie. Les armes et l’ordre sévère de Dioclétien détruisirent entièrement ces villes[2], la première, fameuse par son antiquité ; l’autre, enrichie par le passage des marchandises de l’Inde. Le caractère de la nation égyptienne, insensible à la douceur, mais extrêmement susceptible de crainte, peut seul justifier cette rigueur excessive. Les séditions d’Alexandrie avaient souvent altéré la tranquillité de Rome elle-même qui tirait sa subsistance des fertiles contrées arrosées par le Nil. Depuis l’usurpation de Firmus, la Haute-Égypte, en proie à des factions continuelles, avait embrassé l’alliance des sauvages de l’Éthiopie. Les Blemmyes, répandus entre l’île de Méroé et la mer Rouge, étaient en très-petit nombre. Sans inclination pour la guerre, ils se servaient d’armes grossières et peu redoutables[3]. Cependant, au milieu des désordres publics, ces peuples, que l’antiquité, choquée de la difformité de leur figure, avait presque
- ↑ Eutrope, IX, 24 ; Orose, VII, 25 ; Jean Malala, in Chron. ant., p. 409, 410. Cependant Eumène nous assure que l’Égypte fut pacifiée par la clémence de Dioclétien.
- ↑ Eusèbe (in Chron.) place leur destruction quelques années plus tôt, et dans un temps où l’Égypte elle-même était révoltée contre les Romains.
- ↑ Strabon, l. XVII, part. I, 172 ; Pomp.-Mela, l. I, c. 4. Ses mots sont curieux : Intra, si credere libet, vix homines, magisque semiferi ; Ægipanes, et Blemmyes, et Satyri.