village d’Aspalathe[1] et, long-temps après, la ville de Spalatro. La porte dorée conduit maintenant dans le marché public. Saint Jean Baptiste a usurpé les honneurs d’Esculape, et le temple de Jupiter est converti en église cathédrale, sous l’invocation de la Vierge. Nous sommes principalement redevables de la description du palais de Dioclétien à un artiste anglais de notre siècle, qu’une curiosité bien louable a transporté dans le cœur de la Dalmatie[2]. Cependant nous avons lieu de croire que l’élégance de ses dessins et de ses gravures a un peu flatté les objets qu’il avait intention de représenter. [Décadence des arts.]Un voyageur plus moderne et très-judicieux, nous assure que les ruines majestueuses de Spalatro n’attestent pas moins la décadence des arts que la grandeur romaine sous le règne de Dioclétien[3]. Si l’architecture éprouvait ces symptômes de décadence, nous devons naturellement imaginer que la peinture et la sculpture se ressentaient encore plus de la
- ↑ D’Anville, Géogr. anc., tom. I, p. 162.
- ↑ Messieurs Adam et Clérisseau, accompagnés de deux dessinateurs, visitèrent Spalatro au mois de juillet 1767. Le magnifique ouvrage que leur voyage a produit, a été publié à Londres sept ans après.
- ↑ Je rapporterai le passage de l’abbé de Fortis.
- « E’ bastevolmente nota agli amatori dell’ architettura, e dell’ antichità, l’opera del signor Adams, che a donato molto a que’ superbi vestigi coll’ abituale eleganza del suo toccalapis e del bulino. In generale la rozzezza del scalpelto, é’ l cattivo gusto del secolo vi gareggiano colla magnificenza del fabricato. » Voyez le Voyage en Dalmatie, p. 40.