Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 2.djvu/409

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le préfet de la ville et un petit nombre de magistrats qui restaient attachés à Sévère. Maxence, revêtu de la pourpre, fut déclaré, au milieu des applaudissemens du sénat et du peuple, protecteur de la dignité et de la liberté romaine. [Maximien reprend la pourpre.]On ne sait si Maximien avait été informé de la conspiration avant qu’elle éclatât : mais dès que l’étendard de la révolte eut été arboré dans Rome, le vieil empereur sortit tout à coup de la retraite où l’autorité de Dioclétien l’avait condamné à mener tristement une vie solitaire. Lorsque Maximien parut de nouveau sur la scène, il cacha son ambition sous le voile de la tendresse paternelle. À la sollicitation de son fils et du sénat, il voulut bien reprendre la pourpre. Son ancienne dignité, son expérience, sa réputation dans les armes, donnèrent de l’éclat et de la force au parti de Maxence[1].

Défaite et mort de Sévère.

L’empereur Sévère, pour suivre l’avis ou plutôt les ordres de son collègue, se rendit en diligence à Rome, persuadé que la promptitude inattendue de ses mesures dissiperait facilement le tumulte d’une populace timide, dirigée par un jeune débauché. Mais à son arrivée il trouva les portes de la ville fermées, les murs couverts d’hommes et de machines de guerre, et les rebelles commandés par un chef

  1. Le sixième panég. présente la conduite de Maximien sous le jour le plus favorable ; et l’expression équivoque d’Aurelius-Victor, retractante diù, peut également signifier qu’il trama la conjuration, ou qu’il s’y opposa. Voy. Zosime (l. II, p. 79), et Lactance (De mort. persec., c. 26).