Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 2.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les traits, les mœurs, le langage, attestaient une origine commune, et laissaient apercevoir entre elles une ressemblance frappante[1]. Le Rhin bornait à l’occident ces vastes contrées ; et vers le

  1. La Germanie n’avait pas une si grande étendue. « C’est d’après César, et surtout d’après Ptolémée, dit Gatterer, que nous pouvons connaître ce qu’était l’ancienne Germanie avant que les guerres des Romains eussent changé la situation des peuples. La Germanie, changée par ces guerres, nous a été décrite par Strabon, par Pline et par Tacite… La Germanie proprement dite, ou grande Germanie, était bornée à l’ouest par le Rhin, à l’est par la Vistule, au nord par la pointe méridionale de la Norwège, par la Suède et par l’Estonie. Quant au midi, le Mein et les montagnes du Nord de la Bohême en faisaient les limites. Avant César, le pays compris entre le Mein et le Danube était occupé en partie par les Helvétiens et par d’autres Gaulois, en partie par la forêt Hercynienne ; mais depuis César jusqu’à la grande migration des peuples, ces bornes furent reculées jusqu’au Danube, ou, ce qui revient au même, jusqu’aux Alpes de la Souabe, quoique la forêt Hercynienne occupât encore, du sud au nord, un espace de neuf jours de marche sur les deux rives du Danube. » (Gatterers Versuch einer allgemeinen Weltgeschichte, p. 424, édit. de 1792.)
    Cette vaste contrée était loin d’être habitée par une seule nation partagée en différentes tribus d’une même origine : on pouvait y compter trois races principales, très-distinctes par leur langage, leur origine et leurs mœurs : 1o. à l’orient, les Slaves ou Vandales ; 2o. à l’occident, les Cimriens ou Cimbres ; 3o. entre les Slaves et les Cimbres se trouvaient les Allemands proprement dits (les Suèves de Tacite). Le midi était habité, avant Jules-César, par des