Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/189

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’enceinte de Rome[1]. Les dogmes religieux des galiléens ou des chrétiens ne furent alors ni punis ni même recherchés. Et comme l’idée de leurs souffrances se trouva liée pendant long-temps à celle de la cruauté et de l’injustice, la modération porta les princes suivans à épargner une secte opprimée par un tyran qui avait coutume de tourner sa fureur contre la vertu et contre l’innocence.

Les chrétiens et les Juifs opprimés par Domitien.

Il est assez remarquable que, presque dans le même temps, le temple de Jérusalem et le Capitole de Rome aient été en proie aux flammes qu’avait allumées la guerre par une circonstance non moins singulière[2]. Le tribut que la dévotion aurait voulu consacrer au premier de ces édifices, fut employé par un ennemi victorieux à la construction et à l’ornement du second[3]. Les empereurs établirent

    chrétiens dans les provinces. Nero christianos suppliciis ac mortibus affecit, ac per omnes provincias pari persecutione excruciari imperavit (l. VIII, Hist., c. 5). (Note de l’Édit.)

  1. Voyez Dodwell, Paucitat. mart., l. XIII. L’inscription espagnole dans Gruter (p. 238, no 9) est évidemment fausse et reconnue telle. Elle est de l’invention de l’insigne imposteur Cyriaque d’Ancône, qui voulait flatter l’orgueil et les préjugés des Espagnols. Voyez Ferreras, Hist. d’Espagne, tome I, p. 192.
  2. Le Capitole fut brûlé durant la guerre civile entre Vitellius et Vespasien, le dix-neuf décembre de l’année 69 ; le 10 août 70, le temple de Jérusalem fut détruit par les mains des Juifs eux-mêmes, plutôt que par celles des Romains.
  3. Le nouveau Capitole fut dédié par Domitien. Suétone,