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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/240

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être formellement annullées, les anciennes lois tombèrent en oubli ; et, si l’on en excepte quelques intentions attribuées à l’empereur Aurélien[1], qui auraient pu être funestes à l’Église[2], les chrétiens jouirent pendant plus de quarante ans d’une prospérité bien plus dangereuse pour leur vertu que les épreuves les plus cruelles de la persécution.

    grecque de cet édit latin, qui paraît avoir été très-concis. Par un autre édit, Gallien ordonna que les cimetières seraient rendus aux chrétiens.

  1. Eusèbe, l. VII, c. 30 ; Lact., De mort. pers., c. 6 ; saint Jérôme, Chron., p. 177 ; Orose, l. VII, c. 23. Leur langage est en général si ambigu et si incorrect, que nous ne sommes point en état de déterminer quelles étaient les intentions d’Aurélien lorsqu’il fut assassiné. La plupart des modernes (excepté Dodwell, Dissert., Cyprian., XI, 64) ont saisi cette occasion pour gagner un petit nombre de martyrs extraordinaires.
  2. Le docteur Lardner a exposé, avec son impartialité ordinaire, tout ce qui nous est parvenu sur la persécution d’Aurélien, et il finit par dire : « Après avoir examiné avec soin les paroles d’Eusèbe et les rapports d’autres auteurs, les savans ont généralement, et je crois très-judicieusement décidé qu’Aurélien ne s’était pas borné à l’intention de persécuter les chrétiens, mais que cette persécution avait été réelle : elle fut courte, parce que l’empereur mourut peu après la publication de ses édits. » (Heathen Testimonies, t. III, p. 117, 4e édit., Londres, 1766.)
    Basnage énonce positivement la même opinion : Non intentatam modo, sed executioni quoque brevissimo tempore mandatam, nobis infixum est in animo. (Basn., Ann. 275, no 2, et Conf. Pagi ann. 272, nos 4-12 et 273.) (Note de l’Éditeur.)