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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/287

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pendant, imprudemment rapportées, donnent lieu de croire qu’en général le traitement des chrétiens livrés à la justice, n’a pas été aussi intolérable qu’on l’imagine communément. 1o. Les confesseurs condamnés aux mines, avaient, par un effet de l’humanité ou de la négligence de leurs gardes, la permission de bâtir des chapelles[1] et de professer librement leur religion dans le fond de ces tristes demeures[2]. 2o. Les évêques étaient obligés de réprimer et de censurer le zèle emporté de ceux qui se jetaient volontairement entre les mains des magistrats. Parmi ces chrétiens, les uns, perdus de dettes et accablés sous le poids de la pauvreté, cherchaient dans leur désespoir à terminer, par une mort glorieuse, une existence

    tromper par des mensonges ? Et ils furent enfin livrés aux bêtes. En opposant la conduite du juge à celle des martyrs, oserait-on trouver dans les réponses de ceux-ci quelque chose d’inconvenant ou d’exagéré ? Le peuple même qui assistait au jugement fut moins doux et moins respectueux. L’injustice de Maxime le révolta tellement, que lorsque les martyrs parurent dans l’amphithéâtre, l’effroi s’empara de tous les cœurs, et le peuple murmurait, disant : Juge inique, qui as jugé de la sorte ! Plusieurs quittèrent le spectacle, et s’en allèrent, murmurant contre Maxime, et parlant de lui avec mépris. (Ruinart, p. 488.) (Note de l’Éditeur.)

  1. À peine les autorités supérieures en furent-elles informées, que le président de la province, homme dur et cruel, dit Eusèbe, exila les confesseurs, les uns à Chypre, les autres dans divers lieux de la Palestine, et ordonna qu’ils fussent tourmentés par les travaux les plus pénibles. Quatre d’entre eux à qui il demanda d’abjurer leur foi, et qui refusèrent, furent brûlés vifs. (Eusèb., De mart. Palest., c. 13.) (Note de l’Éditeur.)
  2. Eusèbe, De mart. Palest., c. 13.