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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/304

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dans ces parages. Comme le flux et le reflux sont peu sensibles dans ces mers, la profondeur invariable des eaux permet, dans tous les temps, de décharger les marchandises sur le quai, sans le secours de bateaux, et on a vu en quelques endroits les plus gros vaisseaux rester à flot, tandis que leur proue était appuyée contre les maisons[1]. De la bouche du Lycus à l’entrée du port, ce bras du Bosphore a plus de sept milles de longueur. L’entrée a environ cinq cents verges de largeur. On y pouvait tendre, dans le besoin, une forte chaîne de fer, pour défendre le port et la ville des attaques d’une flotte ennemie[2].

La Propontide.

Entre le Bosphore et l’Hellespont, les côtes de l’Europe et de l’Asie renferment, en s’éloignant l’une de l’autre, la mer de Marmara, connue des anciens sous le nom de Propontide. La navigation, depuis la sortie du Bosphore jusqu’à l’entrée de l’Hellespont, est d’environ cent vingt milles. Les vaisseaux qui dirigent leur course à l’occident, en traversant la mer de Marmara, peuvent suivre les côtes

  1. Procopius de Ædificiis, l. I, c. 5. Les voyageurs modernes confirment sa description. Voy. Thevenot, part. I, l. I, c. 15 ; Tournefort, lettre XII ; Niébuhr, Voyage d’Arabie, p. 22.
  2. Voy. Ducange, C. P., l. I, part, I, c. 16, et ses Observations sur Villehardouin, p. 289. La chaîne se prolongeait depuis Acropolis, près du Kiosk moderne, jusqu’à la tour de Galata, et elle était soutenue de distance en distance par de grandes piles de bois.