Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/323

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s’écarter du but de cette histoire que de s’attacher à décrire minutieusement les bâtimens et les différens quartiers de la ville. Il suffira de dire que tout ce qui peut contribuer à la magnificence et à la majesté d’une vaste capitale, ainsi qu’au bien-être et aux plaisirs de ses nombreux habitans, se trouvait en abondance à Constantinople. Une description qui fut faite cent ans après sa fondation, y compte un Capitole ou école pour les sciences, un cirque, deux théâtres, huit bains publics, et cent cinquante-trois bains particuliers, cinquante-deux portiques, cinq greniers publics, huit aqueducs ou réservoirs d’eau, quatre grandes salles ou cours de justice où s’assemblait le sénat, quatorze églises, quatorze palais, et quatre mille trois cent quatre-vingt-huit maisons que leur grandeur et leur magnificence distinguaient de la multitude des habitations du peuple[1].

Population.

La population de cette ville favorite fut, après sa

    port. Quant à leur beauté, voy. Chron. Pascal., p. 285, et Gyll., de Byzant., l. II, c. 7 ; Christodorus (Antiq. Const., l. VIII) composa des inscriptions en vers pour chacune de ces statues. Il était thébain par son talent ainsi que par sa naissance :

    Bœotum in crasso jurares aere natum.

  1. Voyez la Notitia. Rome ne comptait que dix-sept cent quatre-vingts grandes maisons domus, mais ce mot doit avoir eu une signification plus relevée. Les écrivains ne parlent pas d’insulæ à Constantinople. L’ancienne capitale renfermait quatre cent vingt-quatre rues, et la nouvelle trois cent vingt-deux.