Aller au contenu

Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/326

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

superflus, et furent supprimés peu à peu. Une grande partie du revenu public est toujours dépensée dans la résidence du gouvernement, par le prince, par ses ministres, par les officiers de justice, et par les officiers et les domestiques du palais. Les plus riches habitans des provinces y sont attirés par les motifs puissans de l’intérêt et du devoir, de la curiosité et des plaisirs. Une troisième classe encore plus nombreuse s’y forme insensiblement, celle des domestiques, des ouvriers et des marchands, qui tirent leur subsistance de leurs propres travaux et des besoins ou de la fantaisie de leurs supérieurs. En moins d’un siècle, Constantinople le disputait à Rome même, pour les richesses et pour la population. De nouveaux rangs de maisons entassées les unes sur les autres, sans égard pour la santé, ou pour la commodité des habitans, ne formaient plus que des rues trop étroites pour la multitude d’hommes, de chevaux et de voitures qui s’y pressaient continuellement. L’enceinte devint insuffisante pour contenir l’accroissement du peuple ; et les bâtimens qu’on poussa des deux côtés jusque dans la mer auraient seuls composé une grande ville[1].

    acceptait avec reconnaissance une condition qu’on aurait jugée vexatoire si elle eût porté sur des propriétés particulières, et non sur des domaines accordés par l’empereur.

  1. Gyllius, De Byzant., l. I, c. 3, a recueilli et lié les passages de Zosime, d’Eunapius, de Sozomène et d’Agathias, qui ont rapport à l’accroissement des édifices et de la population de Constantinople. (Sidonius Apollinaris in