Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/339

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ils portaient une robe de pourpre brodée en soie et en or, et quelquefois ornée de brillans[1]. Ils étaient suivis, dans cette cérémonie, des principaux officiers civils et militaires en habit de sénateurs, et des licteurs[2] portaient devant eux les inutiles faisceaux et les haches autrefois si formidables. Le cortège[3] se rendait du palais au Forum, la principale place de la ville. Là, les consuls montaient sur leur tribunal, s’asseyaient dans une chaire curule, construite sur le modèle des anciennes, et y exerçaient un acte de leur autorité, en affranchissant un esclave qu’on leur amenait exprès. Cette cérémonie était destinée à rappeler l’action célèbre de l’ancien Brutus, l’auteur de la liberté et du consulat, quand il déclara citoyen romain le fidèle Vindex qui avait révélé la conspiration des Tarquins[4]. La fête publique continuait

  1. Claudien, in cons. Prob. et Olybr., 178, etc., et in IV cons. Honorii, 585, etc. ; mais, dans le dernier passage, il n’est pas aisé de séparer les ornemens de l’empereur de ceux du consul. Ausone reçut de la libéralité de Gratien une vestis palmata, ou robe de cérémonie, où l’on avait brodé la figure de l’empereur Constance.
  2. Cernis ut armorum proceres legumque potentes :
    Patricios sumant habitus ; et more Gabino
    Discolor incedit legio, positisque parumper
    Bellorum signis sequitur vexilla Quirini.
    Lictori cedunt aquilæ, ridetque togatus
    Miles, et in mediis effulget curia castris.

        Claud., in IV cons. Honorii, 5.

    Strictasque procul radiare secures.

        In cons. Prob., 229.

  3. Voyez Valois, ad Amm.-Marcel., l. XXII, c. 7.
  4. Auspice mox læto sonuit clamore tribunal ;