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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/340

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plusieurs jours dans les grandes villes ; à Rome, par habitude ; à Constantinople, par imitation ; à Carthage, à Antioche et à Alexandrie, par l’amour du plaisir que secondait la surabondance des richesses[1]. Dans les deux capitales, les jeux du théâtre, du cirque, et de l’amphithéâtre[2] coûtaient quatre mille livres d’or, environ cent soixante mille livres sterling. Quand cette dépense surpassait les facultés ou la libéralité des deux magistrats, le trésor impérial y suppléait[3]. Dès que les consuls avaient rempli ces devoirs d’usage, ils pouvaient rentrer dans l’obscurité de la vie privée, et jouir, tout le reste de l’année, du spectacle de leur oisive grandeur. Ils ne présidaient plus aux conseils de la nation ; ils ne se mêlaient plus ni de la paix ni de la guerre. Leurs talens, à moins qu’ils ne possédassent quelque autre emploi plus effec-

    Te fastos ineunte quater ; solemnia ludit
    Omina libertas : deductum vindice morem
    Lex servat, famulusque jugo laxatus herili
    Ducitur, et grato remeat securior ictu.

        Claud., in IV cons. Honorii, 611.

  1. Celebrant quidem solemnes istos dies, omnes ubique urbes quæ sub legibus agunt ; et Roma de more, et Constantinopolis de imitatione, et Antiochia pro luxu, et discincta Carthago, et domus fluminis Alexandria, sed Treviri principis beneficio. Auson., in grat. actione.
  2. Claudien (in cons. Mall. Theodori, 279-331) décrit, d’une manière vive et animée, les divers jeux du cirque, du théâtre et de l’amphithéâtre, que donna le nouveau consul. Les sanguinaires combats des gladiateurs étaient déjà défendus.
  3. Procope, in Hist. arcanâ, c. 26.