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huit, de vingt, et peut-être même, mais seulement pour peu de temps, au nombre de quarante[1]. Les citoyens de la première classe sollicitaient un emploi qui leur donnait l’entrée du sénat, et l’espoir fondé d’obtenir les dignités de la république. Tant qu’Auguste affecta de maintenir la liberté des élections, il se réserva le droit de présenter, on pourrait dire de nommer un certain nombre de candidats, et il choisissait ordinairement un de ces jeunes gens de distinction pour lire dans le sénat ses discours et ses épîtres[2]. L’usage d’Auguste fut imité par ses successeurs ; ils firent de cette fonction momentanée un office permanent ; et le questeur qui en fut revêtu survécut sous un nom et un titre plus brillans à la suppression de ses anciens et inutiles confrères[3].

  1. Tacite (ibid.) semble dire qu’il n’y eut jamais plus de vingt questeurs ; et Dion (l. XLIII, p. 374) insinue que si le dictateur César en créa une fois quarante, ce ne fut que pour payer avec plus de facilité une immense dette de services ; mais que son augmentation du nombre des préteurs subsista sous les règnes suivans.
  2. Suétone, in August., c. 65, et Torrent, ad loc. ; Dion-Cassius, p. 755.
  3. La jeunesse et l’inexpérience des questeurs, qui, à vingt ans, arrivaient à cet emploi important (Lips. excurs. ad Tacit., l. III, D.), engagèrent Auguste à leur ôter l’administration du trésor. Claude la leur rendit ; mais il paraît que Néron les supprima tout-à-fait. (Tacite, Ann., XXII, 29 ; Suéton., in August., c. 36, in Claud., c. 24 ; Dion, p. 696, 961, etc. ; Pline, epist. X, 20, et alibi.) Dans les provinces du département de l’empire, les procurateurs, ou, comme