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temple, exécuta sa commission en assassinant le fils de Constantin[1].

Magnence et Vétranio prennent la pourpre. A. D. 350, 1er Mars.

Aussitôt que la mort de Constans eut affermi cette facile et importante révolution, l’exemple de la cour d’Autun fut suivi par toutes les provinces de l’Occident. Les deux grandes préfectures des Gaules et de l’Italie reconnurent l’autorité de Magnence, et l’usurpateur s’occupa du soin d’amasser par toutes sortes d’exactions un trésor qui pût suffire aux immenses libéralités qu’il avait promises, et aux frais d’une guerre civile. Les contrées guerrières de l’Illyrie, depuis le Danube jusqu’à l’extrémité de la Grèce, obéissaient depuis long-temps à Vétranio, vieux général qui avait su se faire aimer par la simplicité de ses mœurs, et dont l’expérience et les services militaires avaient obtenu quelque considération[2]. Affectionné par habitude, par devoir et par reconnaissance, à la maison de Constantin, il donna sur-le-champ les plus fortes assurances au seul fils qui restât de son ancien maître, qu’il exposerait avec une invariable fidélité sa personne et ses troupes pour l’aider à prendre de l’usurpateur de la Gaule

  1. Zosime, l. II, p. 119, 120 ; Zonare, tom. II, l. XIII, p. 13 ; et les abréviateurs.
  2. Eutrope (X, 10) fait le portrait de Vétranio avec plus de modération, et vraisemblablement avec plus de justesse que les deux Victor. Vétranio était né d’une famille obscure, dans les cantons sauvages de la Mœsie, et son éducation avait été si négligée, que ce fut après son élévation qu’il apprit à lire.