Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/52

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Parmi les Juifs.

On se serait naturellement attendu qu’un principe si essentiel à la religion aurait été révélé dans les termes les plus clairs au peuple choisi de la Palestine, et qu’il aurait pu être confié en toute sûreté à la race sacerdotale d’Aaron. Il est de notre devoir d’adorer les décrets mystérieux de la Providence[1] lorsque nous voyons la doctrine de l’immortalité de l’âme omise dans la loi Mosaïque[2]. Les prophètes

    p. 10), quos memoriâ proditum est, pecunias mutuas, quæ his apud inferos redderentur, dare solitos. » La même coutume est insinuée plus obscurément par Mela, l. III, c. 2. Il est presque inutile d’ajouter que les profits du commerce étaient exactement proportionnés au crédit du marchand, et que les druides tiraient de leur profession sacrée un crédit supérieur peut-être à celui qu’aurait pu prétendre toute autre classe d’hommes.

  1. L’auteur de la divine légation de Moïse donne une raison très-curieuse de cette omission ; il rétorque très-ingénieusement contre les incrédules les argumens qu’ils en tirent.
  2. Cette omission n’est pas tout-à-fait démontrée : Michaelis croit que, le silence de Moïse fût-il complet, on ne pourrait en conclure qu’il ignorât ou qu’il n’admit pas le dogme de l’immortalité de l’âme : Moïse, selon lui, n’a jamais écrit comme théologien ; il ne s’est point occupé d’instruire son peuple des vérités de la foi ; nous ne voyons dans ses ouvrages qu’un historien et un législateur civil ; il a plutôt réglé la discipline ecclésiastique que la croyance religieuse : même comme simple législateur humain, il ne pouvait pas ne pas avoir entendu parler souvent de l’immortalité de l’âme ; les Égyptiens, chez lesquels il avait habité quarante ans, y croyaient à leur manière. Le récit